LES ZOOMS
> NOVEMBRE 2009 |
On
ne parlera pas ici de super-groupe, ce n’est certainement pas l’esprit
; mais les 3 membres de Beak> sont loin d’être des inconnus pour qui
s’intéresse un tant soit peu au rock alternatif. Billy Fuller, le
bassiste, a notamment joué avec Massive Attack et Robert Plant ; Matt
Williams, le claviériste, est l’auteur du projet ultra-barré Team Brick
; quant à Geoff Barrow, le guitariste, faut-il encore rappeler quel
rôle primordial il joue au sein de la formation culte de Bristol, je
veux bien sûr parler de Portishead ?
12
jours, c’est très exactement le temps qu’il aura fallu au trio pour
écrire et enregistrer les 12 titres qui composent leur premier opus
paru en octobre sur Invada Records pour l’Europe et sur Ipecac pour les
U.S.A. Le son très rêche, qui fait la part belle aux instruments
organiques, l’ordinateur n’ayant été mis à contribution que pour les
arrangements, tient beaucoup à l’enregistrement live, sans overdubs,
réalisé dans une seule pièce.
Si
Battery Point évoque volontiers Godspeed You Black Emperor ! et si
Dundry Hill a des airs de Bauhaus, la musique déclinée par la formation
échappe le plus souvent aux classifications et au jeu des affiliations.
Certes, il y a un peu de krautrock, de psyché, de rock garage voire de
doom dans tout ça, mais il y a surtout beaucoup de… Beak> !
Des
textes psalmodiés dans une chambre d’écho qui transforment les parties
vocales en incantations de messe noire, une basse ronflante que ne
renierait sans doute pas un certain Paul Barker, époque Filth Pig, et
un orgue antédiluvien qui tisse des atmosphères de veillée funèbre,
tels sont les ingrédients qui composent le 1er album de Beak> ! Avec
ça, le groupe ne risque pas de s’ouvrir la porte des charts ni d’animer
les heures chaudes de soirées dancefloor, mais ce n’est manifestement
pas le but poursuivi. Il s’agirait plutôt pour ces 3-là de prendre du
plaisir à jouer la musique qui leur plaît, et, ce faisant, il se trouve
qu’ils parviennent à en donner à ceux qui l’écoutent. Plutôt pas mal,
non ?
Petit détail, qui a son importance, l’album est en écoute
intégrale et gratuite sur leur site. En plus, il est possible
d’accompagner le son de petits visuels fort sympathiques.
Quelques dates en Europe sont annoncées pour début décembre. A suivre avec attention !
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TOUR : |
09/12/2009
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Ancienne Belgique, Bruxelles (B) |
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Quintet
originaire de Manchester, qui a pour particularité de compter 3
guitaristes en son sein, Oceansize est l’archétype même du groupe
impossible à ranger sous une seule et unique étiquette.
Alternant albums et EPs, les 5 Mancuniens prennent un plaisir
évident à brouiller les pistes, leurs compositions oscillant en
permanence entre ambient, prog rock et metal extrême. Si l’on ajoute à
cela que les titres qu’ils proposent sont tout sauf formatés pour les
radios, la plupart atteignant allègrement la dizaine de minutes, on
comprend mieux pour quelle raison la notoriété d’Oceansize tarde
quelque peu à se construire ; car cela fait tout de même 11 ans
maintenant que le groupe tourne sans compter ses efforts.
Capables de travailler les harmonies les plus subtiles, utilisant
ainsi toutes les possibilités offertes par les 3 guitares au timbre
bien distinct, les 5 hommes n’en restent pas moins susceptibles de
déployer des salves distordues au moment où l’on s’y attend le moins et
d’ériger un véritable mur du son.
Après avoir célébré leur
première décennie via la parution en septembre dernier d’un coffret
comprenant rien moins que 4 cds et 3 dvds, Oceansize sera en tournée
Européenne ce mois-ci pour présenter Home and Minor, le dernier EP tout
juste sorti. En espérant que cette nouvelle décade qui s’amorce pour
eux les verra conquérir une plus large audience.
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Amoureux
de paysages sonores vastes et arides, qui évoluent à la vitesse du
marcheur solitaire perdu sans repères au beau milieu de l’espace infini
des musiques actuelles, veuillez marquer un arrêt s’il vous plaît et
accorder un peu d’attention à Pillars and Tongues !
Le
trio, originaire de Chicago, sévit depuis 3 bonnes années maintenant,
même si leur travail demeure très confidentiel et particulièrement
délicat à classifier. Certes, l’ombre de David Eugene Edwards plane
parfois, ici ou là (Oh My Heart To Peace), et l’esprit de Dead Can
Dance semble animer quelques rythmes particulièrement monocordes (The
Center Of), mais l’univers de Pillars and Tongues ne se referme pas sur
ces quelques influences ; au contraire même, si le groupe décline une
identité bien personnelle, il n’en éclate pas moins le champ des
possibles et n’hésite pas à marier le jazz de Miles Davis et le
post-rock de Godspeed You Black Emperor ! (Protection I) ou encore à
faire cohabiter structures rock traditionnelles et séquences
instrumentales qui pourraient aussi bien constituer la bande originale
d’un film (Outside The House).
D’un
accès difficile, sans pour autant tendre à l’hermétisme, la musique
proposée par Pillars and Tongues ne semble pas, a priori, taillée pour
la scène. Une bonne raison de plus de faire le déplacement début
décembre, à l’occasion de l’une ou l’autre des premières parties que le
groupe assurera pour My Name Is Nobody, histoire de faire connaissance
avec un univers singulier et de se rendre compte par soi-même !
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Derrière
ce nom un peu énigmatique de St. Vincent se cache en fait une jeune New
Yorkaise, auteur, compositeur, interprète et multi-instrumentiste.
Point de connotation religieuse cependant, St. Vincent était simplement
le surnom de la grand-mère d’Anne Clark. Il s’agit évidemment là d’une
anecdote ; mais une anecdote qui va bien dans le sens de ces mélodies
douces et délicates, pleine de tendresse et de simplicité, que St.
Vincent décline sur Marry Me (1er CD paru en 2007) et sur Actor (le 2nd
et excellent opus paru cette année).
L’électronica chaleureuse
et soignée sert d’écrin à des lignes vocales d’une grande pureté, où se
retrouvent intimement mêlées sonorités pop, soul et jazz. La sobriété
des compositions n’en cache pas moins un vrai travail d’écriture ainsi
qu’une recherche très poussée en matière d’arrangements et de
production.
Ceux qui ont eu la chance de découvrir St. Vincent sur la scène de
l’un ou l’autre des festivals de l’été dernier s’en souviennent encore.
Le groupe revient en Europe cet automne pour une poignée de dates en
1ère partie de Grizzly Bear. Une bien belle soirée en perspective !
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TOUR : |
08/11/2009
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Le Cirque Royal, Bruxelles (B) |
09/11/2009 | Melkweg, Amsterdam (NL) | 20/11/2009 | Crossing Border Festival, Den Haag (NL) |
21/11/2009
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La Cigale, Paris (F) |
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Olivier Bodart | >
archives |
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