LES ZOOMS
> OCTOBRE 2009 |
Après
quelques années tumultueuses en Australie, passées à tracer la route en
compagnie d’une multitude de groupes dont aucun ne percera, Declan de
Barra se pose enfin, en 2005, et décide de concentrer ses efforts sur
un projet solo. Grand bien lui en a pris !
Musicalement
parlant, Declan de Barra propose une folk plaisante et bien ficelée,
parsemée ici et là de petites touches évoquant son Irlande natale ;
même si l’un ou l’autre des 2 albums parus à ce jour ne vont
probablement pas révolutionner le genre. Dès lors, à quoi bon en parler
? Tout simplement parce que si les compositions du monsieur ont quelque
chose d’un peu convenu, sa voix, d’une profondeur et d’une sensibilité
inouïes parvient à les sublimer, convoquant à bien des égards le
souvenir de Jeff Buckley. Certes, on pourra regretter une recherche
parfois un peu trop ostentatoire de la mélodie imparable, du tube
facile (cf. Apple Tree, tiré de son premier album Song of a Thousand
Birds). Mais il n’en demeure pas moins que Declan de Barra a tout ce
qu’il faut pour tenir en haleine l’auditoire le plus exigeant. Reste à
voir comment il gérera son talent et quelle option il retiendra
finalement entre traque d’un succès grand public et construction d’un
répertoire plus ambitieux et peut-être moins immédiatement accessible.
Une affaire à suivre donc !
En
attendant, on ne se privera pas d’aller l’écouter à Paris, le 31
octobre en compagnie de Matt Bauer et de Mariee Sioux au Café de la
Danse, ou seul le 5 novembre au Point Ephémère.
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Voilà
un groupe qui doit donner dans le punk énervé, pensez-vous peut-être en
découvrant un patronyme aussi délicieusement poétique. Eh bien non !
Fuck Buttons est un duo qui propose une musique exclusivement
électronique.
Originaires de Bristol (une ville riche en talents musicaux, comme
chacun sait, d’où est sorti un nombre incalculable de groupes dont le
point commun était le plus souvent d’avoir une sérieuse longueur
d’avance sur leur époque), Benjamin John Power et Andrew Hung n’ont pas
tardé à se faire remarquer par le très exigeant label ATP Recordings.
Après un coup d’essai au printemps 2008, via l’éblouissant Street
Horrrsing, les deux hommes s’apprêtent à enfoncer le clou cet automne
avec Tarot Sport, leur second effort discographique.
De beats lancinants en boucles obsessives, dupliquées crescendo à
perte d’ouïe et émaillées de vocaux stridents qui semblent empruntés à
un groupe de death metal, Fuck Buttons déploie une musique intense et
crépusculaire. Essayez le très ironiquement intitulé Sweet Love for
Planet Earth et ses presque 10 minutes de nappes éthérées piquées de
drones psychés qui mènent tranquillement à la transe, et vous
comprendrez mieux de quoi il s’agit !
Si les Chemical Brothers
sombraient dans la pire des dépressions et s’acoquinaient avec un
Mogwaï des grands jours, le temps d’une jam session dans un cimetière
abandonné, cela pourrait donner quelque chose approchant le son des
Fuck Buttons.
On a hâte de voir ça sur scène !
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TOUR : |
16/10/2009
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Le Botanique, Bruxelles (B) |
22/10/2009
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Maison Folie Moulins, Lille (F) |
23/10/2009
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Nouveau Casino, Paris (F) |
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Originaire,
comme tant d’autres, de Bristol, Gravenhurst est le projet d’un seul
homme, auteur, compositeur, interprète, Monsieur Nick Talbot, qui
irradie de son talent la scène alternative depuis dix ans maintenant.
Petit Poucet du rock, l’Anglais parsème son chemin musical
d’enregistrements rares et précieux que seuls les plus fervents
amateurs de sons découvriront jamais, tant ses albums et eps paraissent
en toute discrétion, à mille lieux du tapage médiatique que le music
business est capable de mettre en œuvre lorsqu’il s’agit de vendre du
cd.
Nick
Talbot décline le plus souvent une pop-folk introspective, teintée de
mélancolie douce amère, sorte de mise en sons d’un paysage de la
campagne anglaise noyée sous la brume d’un petit matin d’automne. Mais
il lui arrive parfois d’émailler son discours emprunt de douceur et de
délicatesse de salves de guitare ravageuses qui ne sont pas sans
rappeler la fureur contenue d’un Thurston Moore ou d’un Kevin Shields.
Sa musique se fait alors plus dense en même temps qu’elle adopte une
teinte plus sombre, tel un ciel d’hiver avant une bourrasque de neige.
Comme
c’est très souvent le cas, le talent du monsieur est inversement
proportionnel à la jauge des salles dans lesquelles il se produit. Mais
le regrettera-t-on vraiment ? ce n’est pas sûr, car l’univers subtil de
Gravenhurst convient bien mieux à l’intimité et à la chaleur de lieux
confidentiels qu’à l’impersonnalité de ces salles qui produisent du son
à la chaîne comme d’autres mettent des boîtes de conserve en rayon.
Gravenhurst
n’a pas publié d’album depuis 2007 et aucune annonce n’a été faite
quant à une éventuelle parution prochaine. Ce serait donc un vrai
sacrilège de passer à côté de l’un ou l’autre de ces quelques concerts
« pour le plaisir » que l’Anglais donnera chez nous cet automne. |
TOUR : |
23/10/2009
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La Malterie, Lille (F) |
2410/2009
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Carré Belle Feuille, Boulogne-Billancourt (F) |
30/10/2009
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Concertgebouw, Bruges (B) |
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Micachu,
un nom qui évoque plus volontiers un personnage de manga qu’un groupe
de rock, est en fait le surnom de Mica Levi, une jeune Anglaise de 22
ans, à la fois auteur, compositeur, interprète et producteur.
Repérée par Björk, Micachu publie Jewellery, son premier album,
chez Rough Trade en mars 2009, lequel fait rapidement l’objet de
critiques élogieuses un peu partout en Europe. L’artiste déploie une
pop tonique et joyeusement déjantée, éclaboussée d’une touche
d’électro. Si l’envie de toucher un large public est assez évidente,
cela ne passe cependant pas par les habituelles concessions faites à la
qualité et à l’inventivité. Sorte de Jamie T. au féminin, Mica Levi
crée un univers à la fois baroque et terriblement contemporain,
s’accompagnant de toute sorte d’instruments et ustensiles détournés de
leur fonction première tels que bouteilles, aspirateur, mais aussi
guitare acoustique dont elle joue à l’aide d’un marteau (!).
Sur scène, la jeune femme est accompagnée par son groupe, The
Shapes. Cela s’annonce festif et haut en couleurs. De quoi égayer
l’automne, en somme !
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TOUR : |
27/10/2009
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Le Botanique, Bruxelles (B) |
2810/2009
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L’Aéronef, Lille (F) |
01/11/2009
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La Maroquinerie, Paris (F) |
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Olivier Bodart | >
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