LES ZOOMS
> SEPTEMBRE 2009 |
Dans
la catégorie
alien – doux-dingue, voici Dan Deacon, un musicien qui nous vient de
Baltimore. Auteur de deux albums et d’une poignée de Eps, l’homme est
classé dans le genre dit « future shock », ce qui ne nous avance pas
beaucoup, me direz-vous, encore que la traduction littérale de cette
étrange appellation donne une petite idée sur la teinte avant-gardiste
et déroutante de la chose.
Tantôt
jubilatoire, tantôt à la limite du pénible, question de dispositions,
l’écoute de Bromst,
le deuxième CD de Dan Deacon paru au printemps
2009, ne laisse de toute façon pas indifférent. Collages sonores,
dérapages bruitistes et boucles entêtantes répétées jusqu’à atteindre
une forme de régression, tels sont les matériaux qui composent
l’électro-foutraque proposée par l’Américain.
Sur
scène, cela sera vraisemblablement tout ou rien. Verdict le vendredi 19
septembre 2009 au Grand Mix de Tourcoing, pour un concert exceptionnel
dans le cadre de la 7ème édition du festival Mon Inouïe Symphonie. A
noter que, la veille, Lydia Lunch et Philippe Petit se produiront aux 4
Ecluses de Dunkerque (navette au départ de Lille), complétant ainsi
l’affiche de ce festival très pointu. De quoi bien commencer le
week-end !
Update : Finalement,
sur scène ce sera rien ! tout du moins dans l'immédiat, Dan Deacon
ayant annulé sa venue en Europe. C'est le quatuor cosmopolite Snowman,
spécialiste du remplacement au pied levé (cf. La Route du Rock, > lire la review), qui
prendra la tête d'affiche de cette Inouïe Symphonie. Si en termes de
style on passe d'un extrême à un autre, Snowman proposant un rock
fiévreux pour ne pas dire épileptique, cette nouvelle programmation ne
fait cependant aucune concession en matière de qualité musicale et
d'exigence de découverte. La soirée du 19 septembre 2009 au Grand Mix
de Tourcoing s'annonce plus que jamais comme un grand moment de cette
rentrée musicale.
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Originaires
du pays des caribous et de la Céline à grande bouche, les Sunset
Rubdown viennent tout juste de livrer leur 4ème CD, l’excellent Dragonslayer.
Derrière cette appellation énigmatique se cache en fait le prolifique
et protéiforme Spencer Krug (Wolf Parade, Swan Lake, Frog Eyes…) qui
propose ici un univers à la fois épique et poétique (cf. le magistral The men are called horsemen there
issu du deuxième opus Shut
up I am dreaming).
Comme
à son habitude, le musicien écrit, compose, chante, officie à la 6
cordes, aux claviers… Bref, il est partout ! Et on ne s’en plaindra
pas, car quelle présence et quel talent surtout ! Malheureusement, il y
a fort à parier que Dragonslayer
ne remporte pas le quart du succès qu’il mérite ; une bonne raison de
plus pour ne pas passer à côté de la poignée de concerts que le groupe
donnera en Europe prochainement.
Sunset Rubdown, ou quand Arcade Fire et Modest Mouse rencontrent
l’Opéra de quat’ sous.
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TOUR : |
18/09/2009
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Festival
Leffingeleuren, Leffinge (B) |
19/09/2009
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Botanique,
Bruxelles (B) première partie de Dirty Projectors |
30/09/2009
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L'Aéronef, Lille (F) |
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Attention
! Attention ! voilà que le grand monstre Buzz pointe le bout de son
museau. De Libération au Monde en passant par Le Nouvel Obs’ ou les
inévitables Inrocks (et même Marie-Claire, c’est dire !) tout le monde
adooooooooore Fredo Viola. Telerama a sorti les 4 clés, allant jusqu’à
asséner tranquillement que The
Turn,
le 1er CD de notre Italo-Américain, est « l’album expérimental le plus
immédiatement pop – comprenez par là séduisant, euphorisant et reposant
– entendu depuis […] Before and after Science, le chef d’oeuvre de
Brian Eno de 1977 ». Comme référence, on fait pire !
Et
effectivement, c’est un bien bel univers que l’artiste New Yorkais
dévoile au fil des 12 plages qui composent son album. L’electronica
tout en douceur, parfois minimale, sert d’écrin à des lignes vocales
finement ciselées, déshabillées de tout artifice. Volontiers oniriques
mais jamais pompeuses, les compositions évoquent en effet Brian Eno
(écoutez Robinson Crusoe,
c’est frappant), mais aussi Sigur Ros (The Sad Song) ou
encore Yo La Tengo dans son registre le plus intimiste.
Auteur,
compositeur, interprète, multi-instrumentiste et vidéaste, Fredo Viola
est un artiste complet qui aura patienté jusqu’à l’aube de la
quarantaine pour nous révéler enfin son talent. N’attendez pas pour le
découvrir sur l’une ou l’autre des scènes à taille humaine qu’il
foulera cet automne ; cela pourrait bien ne pas durer ! |
TOUR : |
20/09/2009
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Le Grand Mix,
Tourcoing (F) |
06/10/2009
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Ancienne
Belgique, Bruxelles (B) |
15/11/2009
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L'Aéronef, Lille (F) première
partie de Patrick Watson |
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Moins
barrés que Ligthning Bolt et plus chaleureux que les Battles, deux
formations auxquelles on les compare souvent, Three Trapped Tigers est
un jeune groupe qui nous vient d’Angleterre.
Emmené par Tom
Rogerson, le trio propose un math-rock subtil et jamais prise de tête.
Les compositions exclusivement instrumentales constituent un joli
cross-over entre jazz, prog-rock, électro et funk. Autant d’ingrédients
pourrait rendre le cocktail indigeste, mais grâce à un sens inné de la
mesure et à une maîtrise sans failles, les Three Trapped Tigers se
jouent des influences et des styles, évitent allégrement les écueils de
la démonstration et parviennent à développer un son tout à fait unique.
Auteurs
d’un remarquable et remarqué premier EP, paru en décembre 2008 chez
Blood And Biscuits et sobrement intitulé « EP1 » (malheureusement
épuisé dans sa version CD), Three Trapped Tigers publient « EP2 » le 17
août 2009, toujours chez Blood And Biscuits. Un « EP3 » clôturera ce
tryptique fin 2009 début 2010.
Nos 3 Tigres seront lâchés cet automne, pour une première série de
concerts en Europe. Une escale est d'ores et déjà programmée à Anvers
(B), le 6 novembre, dans le cadre du festival De Nachten. A ne pas
manquer ! |
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Olivier Bodart | >
archives |
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